Par Pauline Martial
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Lancé le 21 mars, Seedly s’érige comme un réseau social dont le but est de rapprocher les consommateurs et les producteurs. Une manière de mettre la technologie au service d’un mode de consommation plus durable.
Mettre la technologie au profit d’un changement de notre mode de consommation ? C’est possible, et la plateforme Seedly en est la preuve ! Lancée il y a quelques jours, le 21 mars précisément, telle une graine plantée le jour du printemps, cette plateforme a pour objectif de rapprocher les producteurs locaux et les consommateurs, mais aussi de stimuler leurs échanges.
Derrière ce projet, Olivier Madant et Philippe Buyle, deux experts du digital. « On se connaît depuis plus de dix ans. Nous sommes tous les deux actifs dans le secteur du digital et du développement d’application. Cela fait des années qu’on a des discussions pour repenser notre consommation, notre mode d’approvisionnement, dans le but de remettre l’échange local au centre des valeurs de notre société. L’idée a germé dans nos têtes il y a cinq ans en constatant que j’avais 15 kilos de noix qui tombent dans mon jardin chaque année sans que je puisse tout consommer, alors que des grandes surfaces en vendent à 15 euros du kilo en provenance de bien loin. Il fallait trouver une solution : c’est ainsi que Seedly est née », explique Philippe Buyle.
Consommation durable
Intuitive et interactive, cette plateforme d’échange est conçue comme un véritable réseau social. « Chaque utilisateur, qu’il soit consommateur ou producteur, se crée un profil. Il se géolocalise ensuite sur une carte et dispose ainsi directement d’une vue d’ensemble de ce qui se passe près de chez lui. L’aspect géolocalisation est primordial car le but est d’encourager les échanges à l’échelle locale », développe Olivier Madant.
Sur la carte, des productions et services variés sont répertoriés. En fonction de la nature de sa recherche, l’utilisateur peut filtrer les propositions via différents onglets. « Il peut ainsi choisir s’il veut trouver des semences, des fruits et légumes, un comptoir de producteur, ou encore des activités de workshop par exemple. Pour chaque point repris sur la carte, le service et la production sont quantifiés. Une fois sélectionné par l’utilisateur, ce dernier peut ensuite entrer en communication avec les producteurs pour fixer les modalités de l’échange », détaille Philippe Buyle.
Terrains à valoriser
La plateforme s’adresse autant aux particuliers désireux de se séparer d’une production excédentaire, qu’ils auraient dans leur jardin ou leur potager, qu’aux producteurs locaux professionnels ne trouvant pas leur compte dans la grande distribution. « Chaque producteur fixe son prix, mais des particuliers peuvent également faire le choix de ne pas monétiser leur production en la donnant ou en l’échangeant », précise Olivier Madant.
Outre l’achat ou l’échange de biens et services locaux, Seedly répertorie aussi des terrains. L’idée étant que si un utilisateur dispose d’une parcelle inutilisée, il peut inviter d’autres utilisateurs à la cultiver avec lui sous le principe de la coopération ou individuellement. A l’image du réseau social Facebook, des groupes ont également été créés de manière à favoriser la communication propice à l’élaboration de groupes d’achats par exemple.
Vendre ce qu’on produit
Si, sur le principe, Seedly présente certaines similitudes avec Facebook, cette plateforme s’en distingue totalement en ce qui concerne le respect de la vie privée de ses utilisateurs. « Notre but n’est pas d’offrir un service gratuitement en le monétisant à l’insu des utilisateurs à travers leurs données. C’est pourquoi on ne leur demande que les informations strictement nécessaires : un nom d’utilisateur, une adresse e-mail et un mot de passe », assure Philippe Buyle.
L’originalité de Seedly réside aussi dans le fait que cette plateforme est strictement réservée à l’échange de produits de la terre et du jardin à l’aspect durable. Pas question enfin d’y vendre un produit si vous n’êtes pas son producteur direct.
Améliorations en perspective
Pa.Ml
Le site www.seedly.be est aujourd’hui partiellement traduit en fonction de la localité dans laquelle vous vous référencez, mais une traduction totale du contenu est en cours d’amélioration.
Une monnaie locale, propre à la plateforme, devrait également voir le jour, tout comme de nouvelles fonctionnalités pour les producteurs. « Pour l’instant, les organismes de paiement sont les grands gagnants sur les plateformes, parce qu’à chaque fois qu’il y a un paiement en ligne, il y a des frais de transaction. Une monnaie propre à notre plateforme permettrait de supprimer ces frais afin de pouvoir créer de la valeur entre les personnes », explique Olivier Madant.
Ces améliorations devront cependant attendre l’arrivée de nouveaux financements.